Les jonctions serrées

Les jonctions serrées forment une ceinture autour de chaque cellule, immédiatement au-dessous de la surface cellulaire (pôle apical), permettant une occlusion complète de l’espace intercellulaire (entre deux cellules adjacentes), empêchant tout passage de molécules du milieu extérieur vers le milieu intérieur (transport paracellulaire): ces jonctions sont appelées « zonula occludens ». Pour désigner les jonctions serrées on parle également de jonctions étanches, de jonctions imperméables ou de « tight junctions ».

Les membranes cytoplasmiques des domaines apicaux de cellules adjacentes s’accolent à intervalles réguliers pour assurer l’étanchéité de l’espace intercellulaire : ce sont les foyers de fusion. La juxtaposition de ces foyers de fusion conduit à la formation d’un réseau ramifié de lignes de soudure. Ces lignes s’entrecroisent et forment un réseau plus ou moins dense qui ceinture les cellules épithéliales, rendant l’espace intercellulaire imperméable au contenu du milieu extérieur et empêchant le mouvement latéral de protéines et de lipides membranaires entre ces deux régions de la membrane plasmique. Ainsi, au niveau de chaque cellule, les jonctions serrées constituent également une « frontière » qui sépare, sur le plan physique et fonctionnel, le domaine apical du domaine basolatéral de la membrane plasmique.

Deux catégories de molécules participent à la formation des jonctions serrées :
- des molécules transmembranaires qui, au niveau des foyers de fusion, vont interagir étroitement avec les molécules transmembranaires situées en vis-à-vis (membrane plasmique de la cellule adjacente): l’occludine, les claudines (16 isoformes) et les JAM (junctional adhesion molecules). Les claudines permettent le passage sélectif d’ions entre cellules (voie paracellulaire), agissant comme des canaux. La présence de différentes isoformes de molécules de claudine dans les différents types d’épithéliums explique la variabilité de perméabilité entre épithéliums.
- des protéines d’attachement intracellulaire (côté cytoplasmique) qui s’arriment sur les protéines transmembranaires, les protéines ZO, et interagissent avec les microfilaments d’actine.