Les jonctions communicantes

Chaque jonction communicante, ou « gap junction », est constituée de nombreux canaux transmembranaires, nommés connexons, regroupés en larges disques au niveau desquels les membranes plasmiques de cellules adjacentes sont étroitement accolées. Les connexons sont formés par l’association de six protéines transmembranaires, les connexines. Ainsi, le connexon est une structure cylindrique creuse qui traverse la membrane plasmique. L’alignement bout à bout des connexons de cellules adjacentes conduit à la constitution d’un canal transmembranaire hydrophile permettant le passage d’ions positifs et de petites molécules du cytoplasme d’une cellule à l’autre, permettant une régulation coordonnée de l’activité cellulaire : on parle de couplage fonctionnel. Les jonctions communicantes regroupent parfois plusieurs centaines de connexons qui se font vis-à-vis. Ces jonctions sont présentes dans la plupart des tissus de l'organisme : plusieurs dizaines de connexines ont été identifiés qui présentent chacune un patron d’expression tissu-spécifique.

Contrairement aux autres systèmes de jonctions, les jonctions communicantes sont exclusivement formées de molécules transmembranaires qui n’interagissent pas avec des protéines cytoplasmiques ou des éléments du cytosquelette.

Les connexons s’ouvrent et se ferment en fonction de la concentration intracellulaire en ions calcium, du pH ou de signaux intracellulaires. Ces jonctions  oscillent ainsi entre un état ouvert et un état fermé, comme les canaux ioniques conventionnels.

Les jonctions communicantes sont plus nombreuses dans les épithéliums embryonnaires où elles seraient impliquées dans les échanges de messagers chimiques, dans la reconnaissance cellulaire, dans la différenciation et le contrôle de la position cellulaire. Ces jonctions joueraient un rôle dans le passage de nutriments depuis les cellules situées en profondeur de l’épithélium (près du tissu conjonctif sous-jacent et des vaisseaux sanguins) vers les cellules plus éloignées.